Nous attaquons le passage de la frontiĂšre Ă Diama, nous arrivons sur la pointe des pieds car nous sommes en Mauritanie SANS VISA depuis 5 semaines et la voiture a dĂ©passĂ© Ă©galement son droit d’importation temporaire depuis une dizaine de jours.( les retards aux frontiĂšres sont un peu notre marque de fabrique en somme)
Nous n’avons pas eu le courage (ni l’envie) de faire un AR Ă Nouakchott depuis Atar, et le bureau des visas d’ATAR Ă©tait temporairement fermĂ©.
Nous avons fait le dos rond avec la police des frontiĂšres, qui est vraiment comprĂ©hensive et aprĂšs un rappel Ă l’ordre en bonne et due forme, ils nous ont fait un nouveau visa.
La frontiÚre sénégalaise est simple. Il faut passer un pont puis le circuit habituel, police, douanes, puis essayer de repousser les vendeurs de cartes sim et nous avons troqué nos derniers ouguiyas pour des francs CFA.
Une tentative de corruption sur le prix du visa avec intimidation du douanier, hop! nous voila passés.
Puis direction saint Louis Ă une vingtaine de kms.
Encore une recherche d’eau pour remplir le tank, toujours plus compliquĂ©e en ville, mais avec le passage de frontiĂšre on a complĂštement oubliĂ© que nous sommes Ă sec.
Apres quelques palabres, nous atterrissons dans une arriÚre-cour avec toute la famille et nous nous ravitaillons moyennant négociations financiÚres.
Le jeune homme de la famille prend mon WhatsApp car il cherche des contacts en France…
Le lendemain, nous visitons Saint Louis.
En fait il y a 3 Saint Louis. Le premier que l’on dĂ©couvre est le plus grand, le second est une ile sur le fleuve, et le troisiĂšme est la presqu’ile derriĂšre l’embouchure du fleuve et qui de l’autre cote donne sur l’ocĂ©an. Le fleuve est comme enfermĂ© dans un couloir, il se heurte Ă cette presqu’ile, ce qui l’oblige Ă faire un angle droit et Ă glisser le long de la lagune sur une trentaine de kms avant de se mĂ©langer Ă l’ocĂ©an ( Ă©normĂ©ment de poches d’eau, de marĂ©cages, de bras du fleuve SĂ©nĂ©gal qui s’Ă©talent un peu partout, et de poissons!).
Dans le premier Saint Louis se trouve toute l’activitĂ© commerciale, les universitĂ©s, les administrations, les quartiers rĂ©sidentiels Ă©galement avec pas mal d’europĂ©ens installĂ©s ici.
L’axe principale est la longue rue du gĂ©nĂ©ral de Gaulle (sic), grouillante de marchands et de locaux. Elle est effervescente et se prolonge par le pont mĂ©tallique, Ă plusieurs arceaux ( peut-ĂȘtre dessinĂ© par Eiffel) qui amĂšne dans l’ile de SOR
Ce n’est pas seulement un pont que nous traversons mais 100 ans d’histoire.
L’ile de SOR vit dans son Ă©crin colonial, usĂ©, dĂ©fraĂźchi, Ă l’ambiance paisible du prĂ©cĂ©dent siĂšcle.
Les places et les rues portent les vestiges surannés des immeubles coloniaux et de leurs balcons en fer forgé avec de grandes plaques émaillés portant les noms des familles de colons .
On y trouve les ateliers de tissage, l’artisanat des tissus et de la vannerie, et aussi des restaurants et hĂŽtels pour les colons d’aujourdhui
Nous croisons des écoliers en tenue et nous rentrons dans des salles de classe qui ressemblent à ce que nous avions aussi en France quand nous étions en primaire, séquence nostalgie!
Puis quand nous poursuivons vers l’ouest, et traversons un second pont, nous dĂ©couvrons la derniĂšre facette de Saint Louis, celle ouvriĂšre avec les pĂȘcheurs. Ils sont pauvres et la vie est dure entre fleuve et mer.
C’est le royaume des pĂȘcheurs et des grandes barques oĂč ils s’entassent pour partir en mer et jeter les filets.
Des tonnes de poissons transitent lĂ . Il n’y a pas que les poissons d’ailleurs qui survivent ou pas dans ce capharnaĂŒm! Mouches, chats et mouettes profitent du festin et sont de la partie.
Des camions attendant la pĂȘche pour amener dans les usines de Dakar.
Nous ne sommes pas toujours les bienvenus dans cet environnement malodorant, sale, oĂč la foire d’empoigne, les cris et les bousculades, ont l’air de mise.
Et puis il doit y avoir les circuits officiels de vente de poissons et ceux qui le sont moins, et ils ne souhaitent pas de publicité autour de ces activités.
Voila en video notre reportage sur Saint Louis, Enjoy !