Plus que quelques étapes avant de rencontrer Abidjan. La simple évocation de ce nom m’électrise, d’anciens souvenirs d’enfance de géo, tout un monde qui me paraissait si lointain et inaccessible.
D’ailleurs je ne me posais même pas la question de savoir si j’y mettrais les pieds un jour, comme on ne se pose pas la question aujourd’hui d’aller sur mars.
Mais avant quelques belles surprises sur notre route. Tout d’abord Dabou, petite ville sur la lagune Ebrié (c’est la grande lagune qui est aussi à Abidjan et s’arrête au Grand Bassam – 130 kms de long.)
A Dabou on retrouve notre “super colon” le Maréchal de France Louis Faidherbe, celui-la même qui a fondé Saint Louis au Sénégal. c’est sous la forme d’un fort construit en 1853 qu’il a laissé des preuves de son passage. Ce fort domine la lagune et à ses pieds la végétation est luxuriante.
Y aller est un acte de bravoure, le site est délabré, envahi de mauvaises herbes et de détritus, avec des gars qui ne m’inspirent pas trop, drogues et autres ébats ont pris le relais.
Je monte les marches , souillées par des déchets de tout genre et arrive sur la plate-forme entouré de murs. Il ne reste vraiment pas grand chose de ce lieu.
Quelques locaux me demandent d’attendre le guide ( le guide pourquoi faire ?) . Je ne les sens pas trop accueillants, d’autant que Kees est resté avec Cojo.
Je les remercie et commence à repartir leur disant que non , finalement je ne vais pas visiter les souterrains, ambiance qui fait un peu peur. En un mot j’ai les chocottes!!
Je redescends sous les menaces et noms d’oiseaux du guide autoproclamé. il habite la avec sa famille et dit préservé le site. Sa valeur ajoutée n’est pas très probante à mes yeux d’européenne !
Puis nous cherchons la paroisse Immaculée Conception. Très belle balade et belles rencontres avec un groupe de jeunes qui nous invite à partager un gouter (à la bière !)
L’église était trop petite, alors hop, ils l’ont agrandie…
De l’autre côté nous voyons une belle mosquée.
Puis nous nous mettons à la recherche d’une “imprimerie” avec connexion internet pour imprimer les multiples documents demandés par le Ghana pour obtenir le visa.
Nous avons passe 1h30 au magasin…pour obtenir 10 photocopies…
Une machine à coudre qui se promène…
Enfin, nous repartons mais trop tard pour trouver un bivouac avant la tombée de la nuit. Nous nous arrêtons sans conviction quelque part…sur une plage sous les cocotiers, malheureusement c’est sombre et peu sympa. Les détritus sont partout sur la plage. On sent que nous approchons les grandes villes.
Nous devons passer au moins une semaine à Abidjan pour obtenir le visa. Nous en profiterons pour visiter Yamoussoukro, la capitale de la Côte d’Ivoire qui est à 240 kms.
Le dépôt des documents à l’ambassade du Ghana nous réserve encore des surprises. Pour en avoir discuté avec d’autres overlanders, suivant les petits billets et les personnes au guichet, la liste de documents est plus ou moins extensible.
Je pense qu’on a eu droit à la complète . (Par exemple,la carte avec tout notre trajet depuis la France et le parcours après Ghana!)
Les formalités enfin au complet, nous prenons la grande route qui monte au nord pour YaKro ( diminutif bien utile de Yamoussoukro).
Nous nous arrêtons à mi-parcours à Tiassalé, à 120 kms des 2 capitales.
Ici vivent les Baoulés, et les Abbey venus du Ghana au 18ème. Ça swing dans ce coin !
Le fleuve Bandama se fraie un passage parmi les ilots et les nénuphars. Un très joli pont datant de la colonisation permet de changer de rives.
Un héros local est emballé …Laurent Pokou, célèbre? footballeur…
A une heure de là, nous arrivons dans le village d’AHOUAKRO, parc archéologique. Le site est charmant, nous restons bivouaquer la nuit suite à la visite guidée .
D’énormes rochers , sortis de nulle part abritent quelques rituels animistes. Le site est un lieu mystique, habité par des esprits puissants qu’il convient d’honorer. Certains rochers sont en équilibre précaire sur d’autres.
Nous avons dormi sur l’emplacement des bons esprits.
Enfin nous sommes à YaKro, ville démesurée, lieu de naissance de Félix Houphouët-Boigny. Capitale depuis 1983, L’ancienne petite ville régionale s’est métamorphosée en ville monumentale mais aussi en ville fantôme. Le plan d’urbanisation avec son aménagement est spectaculaire. Grandes 6 voies bordées d’arbres, la moindre rue a 4 voies , grands bas-côtés, quelques bâtiments clairsemés . Certains qui n’ont jamais été finis comme celui de l’assemblée nationale…
Les feux, toujours bien respectés!!
Le plus impressionnant est la basilique Notre Dame de la Paix , un des plus grand lieux de culte chrétien. Elle dépasse de 17m sa soeurette/son frérot “Saint Pierre de Rome”
8400 m2 de vitraux, des ascenseurs dans les colonnes, elle est le plus grand volume sonorisé a ce jour!
Une allée en marbre d’1 km pour y accéder. pom pom pom pom …
Cette basilique, consacrée par le pape Jean Paul 2 en 1990, a été financé par Houphouet-Boigny himself ( grâce à ses plantations de cacao, no comment !!)
La basilique a été donnée au vatican. Son extraterritorialité est inscrite dans la constitution ivoirienne.
En sortant de la ville nous passons par le quartier présidentiel, avec immense hôtel ultra chic avec golf et sorte de palais pour congrès. dans une forêt bien agréable en pleine ville.
Nous nous échappons de cette ville incroyable et incroyablement chaude.
Le soir nous sommes récompensés par un bivouac comme à la campagne , herbe basse, petits bosquets d’arbres, fleurs, absolument magique !
Et demain c’est Abidjan…