Cette partie de la Mauritanie est beaucoup moins visitée ( c’est dire qu’il n’y a vraiment pas grand monde !). Les lignes aériennes entre Atar et l’Europe se terminent début mars. Il reste Nouakchott , qui n’a pas une côte formidable pour passer des vacances romantiques.
Tidjika est la capitale de la région du Tagant, région désertique et assez pauvre comme le reste de la Mauritanie. Depuis 70 à 80 ans les voies du commerce qui reliaient toutes ces cités prospères ont disparu, les nomades se sont sédentarisés sous leur tente ou dans des petites maisons carrés recouvertes de banco, avec des voiles de plastiques qui se décrochent et flottent au vent, et où les déchets de la vie commerciale d’aujourd’hui font un collier à dominance de bleu et de jaune au pied des barrières de bois qui délimitent les parcelles et les enclos à chèvres.
Nous trouvons encore plus facile le contact avec les mauritaniens, très curieux de qui nous sommes.
Nous voyons de temps en temps sur la piste des attroupements de bêtes , ânes, chameaux, et chèvres. C’est le signe qu’il y a un puits. Ici personne ne surveille les animaux car ils reviennent tous boire, à un moment ou à un autre.
Les puits sont trop éloignés les uns des autres pour qu’il y ait confusion sur l’identité du bar.
C’est un manège incessant autour du point d’eau.
A celui ci, près de El Keida, nous avons bu le thé sous la tente et bénéficié de la générosité des locaux. Ils nous ont donné des petits légumes, tomates, carottes, menthe et fines herbes.
En salade le soir nous nous sommes régalés
La cueillette du matin
Avant d’attaquer la passe de Nega, clou de ce trajet, nous cherchons la guelta de El Gleida, censée abriter un dernier crocodile.
De crocodile, point ! J’ai dessiné un joli croco pour le montrer aux locaux, ils n’avaient pas l’air convaincu.
Puis d’autres m’ont indiqué le fond de l’eau … Mort, endormi , l’histoire ne le dit pas.
Il est tout seul dans cette guelta depuis des années, de toutes les manières, même vivant, il ne doit plus être très frais !
Et les animaux qui se désaltèrent là sont ne sont guère préoccupés .
Les locaux nous interdisent de prendre des photos de la guelta, on ne sait pas pourquoi, du coup je n’ai que quelques unes, prises sans trop de recul. Dommage.
La passe de Nega côté rochers ne posent aucun problème mais la descente côté sable s’avère plus compliquée. En fait nous avions pas tilté que nous étions déjà engagés dans la passe. Nous téléchargeons en amont sur le GPS les pistes que nous souhaitons suivre. Ce sont des pistes laissées sur une application par des voyageurs, elle peuvent être récentes ou non.
Sur le terrain, les traces ne correspondaient pas au GPS et nous avons passé un bon moment à les chercher. Il est 13h, le soleil et la chaleur sont assez insupportables. Nous ne trouvons rien, aucune trace visible, il faut choisir, il y une descente en sable, pentue, nous nous décidons pour un passage et go !
Le GO va rapidement se transformer en STOP car Cojo prend mal un devers et commence à bien glisser latéralement, et se cale le derrière dans un rocher.
Pas trop de bobo, marche arrière pour se désengager et Cojo laisse le rocher sur sa droite, mais continue de glisser et il y a d’autres rochers qui l’attendent si on continue comme ça. D’autant qu’on est bien penché, et plus on avance , plus on penche dangereusement.
Nous sommes restés là au moins 2h30, à dégager CoJo de ce traquenard centimètre par centimètre .
Nous avions des pierres, mal placées, devant la roue gauche et devant roue arrière gauche accentuant le devers à chaque tour de roue, et un arbuste à droite !
Pelle, treuil, plaques, scie pour couper l’arbre, nous avons sorti tout l’arsenal , toujours sous un soleil de plomb à 42 degrés et une certaine anxiété , voire grosse anxiété.
Finalement nos efforts ont été couronnés de succès, nous avons réussi à sortir CoJo de cette mauvaise passe sans autre bobo.
Grosse erreur de débutant de s’engager dans ce devers de sable.
Nous avons même oublié de prendre des videos ou des photos au fur et à mesure de l’opération, c’est dire qu’on en menait pas large.
Heureusement , après ce coup de stress, le paysage que nous découvrons est paradisiaque, vallées avec collines , toutes ensablées de couleurs différentes, les acacias bien verts, poussant isolés sur ce sable. La lumière du soir et l’agencement de cette nature sont enchanteurs. Sérénité et beauté incroyables. Ambiance de nirvana.
Nous bivouaquons là, pas de courage pour continuer, d’autant que nous apercevons la piste du lendemain, bien ensablée qui remonte toute raide dans la colline.
Mais assez d’aventures pour aujourd’hui. rideau!
Surprise , à 100 m du bivouac ce paysage de l’oued à nos pieds !
Puis la piste s’enfonce dans des vrais toboggans de sable, avec des montagnes russes.
et hop du repérage à pied!
On s’est bien amusés :
On a besoin d’eau!
Le gendarme, brigadier chef du village nous intercepte avec sa mercedes pour nous demander une fiche de renseignement et les habituelles questions, d’où vient-on, et où va-t-on.
Nous en profitons pour lui demander de l’eau ils nous amènent chez lui.
Pendant que Kees remplit le tank, je profite de son hospitalité, il me conduit dans sa chambre où est étendue sa jeune femme sous la clim . Délice.
Nous sommes en plein ramadan et c’est très difficile pour eux de ne pas boire de la journée.
Quelques photos qui ponctuent notre parcours.
Bientôt Kiffa et la descente dans la région du Fleuve Sénégal…