La frontière entre la Côte d’Ivoire et le Ghana se passe sans soucis. Nous revoilà dans un pays anglophone. Il nous faut de l’argent,une carte Sim avec forfait internet et quelques courses. Tout à notre satisfaction d’avoir passé la frontière tranquillement, on dépasse le village d’Elubo sans trop se rendre compte et 30 kms plus tard, redescendus de notre nuage, et en regardant plus attentivement la route pour notre prochaine escale, nous voyons qu’il y a zéro village jusqu’à …..loin !
Demi-tour, on remplit nos poches avec les cedis, ( 1 Cédi = 0,065 euro …), achetons tout ce qu’il nous faut et ce coup-ci nous mettons le cap sur Beyin en bord de mer.
Nous quittons la nationale pour longer l’océan, la côte d’or ( the golden cost) . Arrivés à destination, un terrain vague fait office de camping et il y a le ‘tourism center” qui organise les visites dans le village sur pilotis N’Zulazo, but de notre présence ici.
Le lendemain nous partons avec notre guide , petite marche sous un soleil de plomb pour rejoindre l’embarcadère d’où démarre la pirogue.
Petite sieste à l’embarcadère ..
Les 500 habitants de NZulazo n’ont pas d’autres “routes” pour aller chez eux. le parcours est charmant.
Les maisons sont en bois refaites tous les 5 ans . Quand à l’électricité elle est produite par un groupe électrogène.
Après cette jolie visite que je vous invite à ne pas manquer …! retour en barque…
….Nous décidons de changer de camp ( 3 kms plus loin !) pour notre plus grand bonheur.
Nous faisons la connaissance de Paul qui nous accueille avec chaleur et se met en 4 pour que notre séjour soit le plus cool possible . Le lieu est magnifique , la mer trop top , au moins à 30 degrés et les poissons dans l’assiette sont super bons. ( barracuda et saint pierre ) Yom Yom (dixit Timon et Pumba!)
Nous rencontrons 2 couples d’overlanders dont un couple français et leur petit chien , très grands voyageurs depuis longtemps dans un gros camion super bien équipé!
Ils font le même trajet que nous et vont peut être aussi mettre leur camion en storage chez Yao, Néerlandais qui gère une propriété à quelques kms d’Accra où nous pourrons laisser Cojo en toute sécurité pour les quelques mois d’été . Nous reverrons surement Martine et Gerard en octobre à notre retour.
Belle rencontre avec ce couple de 70 ans super dynamique !
Il est temps de repartir de chez Paul, car notre temps est compté maintenant, notre date de retour en France est le 8 avril et nous voulons encore profiter de 2 beaux endroits sur la côte avant de rejoindre notre “base de départ”
Direction “3 points” et le village d’Akwidaa. Nous arrivons pendant les fêtes de Pâques et les jeunes passent la journée sur le “camping Ezile Bay ” ou nous sommes. Les boissons coulent à flot et la mer est accessible.
Bonne ambiance festive et très joli endroit, une baie protégée avec à droite le phare et à gauche derrière une colline boisée la lagune et le village.
Nous allons visiter le phare …
et le village
Puis dernière étape à Cape Coast. Avec son littoral cette ville a été le théâtre des pages les plus sombres de l’histoire coloniale d’Afrique de l’Ouest.
Au coeur de la ville se trouve le “chateau” , énorme bâtisse blanche au pied des vagues.
Ce château, construit par les suédois au XVII eme siècle ,est passé aux mains des hollandais puis des français. Spécialement conçu pour emprisonner les esclaves, amenés de tous les pays voisins et qui attendaient ici dans des cellules. Les hommes étaient entassés à plusieurs centaines dans des conditions inhumaines, chaleur étouffante, sans aucune hygiène. Les femmes étaient dans d’autres cellules. Les colons pouvaient les observer et quand elles sortaient dans la cour, ce n’était pas pour leur confort mais pour que le gouverneur puisse choisir l’une entre elle …
Nous voyons comme sur l’ile de Gorée, la fameuse porte de non retour, qui s’ouvre sur l’océan avec les bateaux qui les attendaient. Embarqués la plupart pour l’Amérique , les conditions à bord n’étaient pas meilleures.
Le commerce triangulaire battait son plein.
Lieu mémorial, il est beaucoup visiter par les africains.
Nous partons marcher dans la ville, nous longeons des petites échoppes,
La plage de la ville est difficilement accessible. Il y a des baraquements insalubres sans passages qui nous en séparent . Nous essayons quand même d’accéder à la plage, Kees voulait faire quelques photos, mais impossible de continuer sur la plage, car les déchets, vieux bateaux de pêche, amas de filets et autres détritus sont trop importants.
Nous sentons des regards réprobateurs et un jeune qui se demande ce qu’on fait là, nous prend en charge et nous ramène à la rue principale!
Une véritable traversée de la cour des miracles avec les locaux affalés par terre, mais aussi des petites “placettes” avec télé rafistolée ou passent en boucle des dessins animés avec des gamins assis sur des bancs de fortune.
Encore un autre aspect des villes que nous ne connaissons pas car les blancs ne rentrent pas dans cette misère des bords de mer investis par des familles de pêcheurs très pauvres.
Nous nous sentons très gênés de passer ainsi, surtout en sortant de la visite dédiée à l’esclavage.
Ils pêchent aussi directement de la plage avec des grands filets pour quelques petits poissons. De grands efforts sont déployés en collectif
Un dernier bivouac nous attend et ce sera le retour….