Nous prenons la route entre Nouadhibou et l’entrée du parc naturel du banc d’Arguin. Nous ne trouvons pas l’entrée nord et continuons sur Shami, par la route nationale et bien défoncée qui va de Nouadhibou a Nouakchott.
Piste à droite, et hop c’est parti sur le sable et les dunes jusqu’à la mer. les couleurs sont tres claires, voire blanches, impression lunaire sur des kilomètres et pas un humain à proximité. C’est très paisible. Le temps est beau avec beaucoup de vent.
Nous voulons aller à la rencontre des Imraguens, ces pêcheurs installés dans 3 à 4 villages sur la lagune et qui vivent de leur pêche (fructueuse), depuis des lustres.
Jusqu’à la fin du xxe siècle, les pêcheurs Imraguens utilisaient les dauphins pour rabattre les poissons vers le rivage. Repérant un dauphin depuis la plage, les pêcheurs le sifflaient pour le faire venir et ainsi capturer plus facilement les mulets jaunes.
Depuis 1930, ils pêchent également au filet depuis les barques importées des Canaries toutes proches (lanches) à une voile.
Les mulets sont saignés dans la mer afin d’obtenir une chair plus blanche, puis transportés jusqu’à des huttes de paille, appelées tikâten, qui servent d’habitation et d’abri de transformation des produits de la pêche.
Une partie de la pêche est consommée sur place, mais l’essentiel va être traité par les femmes pour fabriquer de la poutargue ( ce sont les ovaires des mulets jaunes, mets très prisés des africains…)
La communauté des Imraguens, ethnie très ancienne, était à l’origine des Bafours, avant de se mêler aux Berbères au XIVe siècle et aux tributaires (esclaves) des Maures au XVIIe siècle.
Leur mode de vie est fragile et précaire compte tenu des pressions de la vie économique autour d’eux, qui réduient leur moyens de subsistance.
Les infrastructures sont réduites et nous avons croisés 2 ou 3 personnes dans un village qui s’occupent de tentes aménagées pour les touristes. Il avait plu la veille et c’était le grand séchage. Le confort est spartiate mais quel site sauvage et magnifique.