Tan-tan, petite station balnéaire, ses campings et ses campings cars installés quasi à l’année.
Nous faisons une pause là un peu forcée pour grand nettoyage, 4 machines à laver qui lavent pas grand chose, et se transforment en lavage à la main. Et réparations (dernières?) de Cojo chez Momo le bricolo.
Je discute mollement, face à la mer, du temps et des potins du camping avec un gentil retraité qui a pris racine là, quand tout à coup, mon oreille se tend car la discussion prend une tournure des plus instructives. Il est en train de me parler de son renouvellement de visa, obligatoire après 3 mois, alors que la certification d’importation temporaire de la voiture est de 6 mois. Je plante là mon retraité lui marmonnant une demi-excuse incompréhensible. Dans ma tête s’est enclenchée la sirène d’alarme des grosses conneries à ne pas faire. Sprint jusqu’à COJO, comptage des jours, et oui, nous sommes déjà au Maroc depuis 3 mois et notre visa (techniquement ce n’est pas un visa mais une autorisation d’être sur le territoire) est de …3 mois, enfin plutôt 90 jours. Sur les passeports, figure juste la date d’entrée.
Et avec novembre et décembre qui font chacun 31 jours , il nous resterait plus que 2 jours. Plutôt 1 jour et demi pour faire les 1200 kms qui nous séparent de la Mauritanie.
Nous devons nous présenter à la frontière marocaine vers 15h au plus tard car les formalités durent entre 2 à 3 heures au minimum…pour sortir du Maroc et entrer en Mauritanie.
Branle-bas dans la chaumière, il faut partir au plus vite sachant que sur les routes nous ne roulons qu’à 80/ 90 kms/h à condition néanmoins que la route soit correcte…
Cette soirée est morose et excitée en même temps. Morose de devoir quitter le Maroc dans ces conditions précipitées et excitée du prochain passage de frontière et de ses aléas, de découvrir la Mauritanie, l’Afrique inconnue.
Tout se passe bien sur la route, long ruban en bord de mer, en meilleur état que nous ne le craignons sur certaines portions, très peu de villages.
On fait un stop a Layoune, et nous sommes surpris de trouver une ambiance très occidentale avec même un Mac Do, magasins avec vitrines, grandes rues goudronnées. Le gouvernement avait détaxé cette zone pendant quelques années pour faciliter l’implantation des entreprises et des personnes. Le pari est réussi. En plein désert, cette ville est du coup très autonome autant en administration qu’en structures éducatives etc. Nous croisons des voitures de l’ONU, qui est installée dans la ville.
Le soir nous continuons à rouler pour avancer le plus possible mais une grosse pluie, avec la nuit noire sur cette route étroite, mal goudronnée où on ne croise que des camions s’avère pénible et anxiogène surtout en fin de journée.
On trouve une station essence où s’installait. elle est ouverte 24h/24h et ce détail qui nous a échappé, s’est bien vite imposé à nos oreilles: réunions nocturnes entre routiers, retrouvailles entre camions! Les stations c’est la sécurité mais pas la sérénité.
Le lendemain, départ pour Guerguerra frontière. Nous ne passerons ni à Tarkaya ni à Daklha (regrets éternels) .
Au passage, nous nous conformons à la typique photo sur la ligne du tropique du cancer. Ca fait toujours plaisir à notre âme d’enfant!
14h30 Frontière marocaine, nous laissons sur notre droite la longue file des camions qui attendent de passer le scanner.
2 contrôles de passeport plus loin, Cojo part faire un scanner, lui aussi. Il fait chaud, et la poussière est bien présente.
Entrée de COJO dans le garage pour le scanner
Un camion automatisé se déplace sur la longueur du véhicule.
Après cette opération,nous sommes priés d’attendre les résultats et nous papotons avec des consignés comme nous. Ca y est, le sésame pour CoJo est donné, je repars le faire tamponner à la douane.
16h Vient le tampon de sortie des passeports, et là nous apprenons que nous devons payer une amende car nous avons dépassé de 2 jours nos autorisations.
Il compte le jour d’entrée et le jour de sortie dans les 90 jours.
Aïe aïe aïe Caramba, nous sommes faits comme des rats!
S’en suit des explications sur notre mauvaise interprétation du comptage ( aucune info sur internet sur ce sujet…) et la position de notre policier: c’est le système qui compte et pas d’erreur possible.
Et puis tout d’un coup il me tend les passeports, c’est bon vous pouvez y aller. Je lui ai fait de grosses bises virtuelles !
Nous sommes maintenant dans le no man’sland entre Maroc et Mauritanie et avant de ne plus avoir d’internet , dernier bavardage avec Cassi!
Derrière moi la frontière du Maroc.
Nous allons maintenant tester la frontière mauritanienne, assez désorganisée à prime abord mais finalement on la passe comme des grands sans fixeur pour nous aider. (Ce sont des gars “autorisés” par l’administration et qui pour quelques ouygas s’occupent pour toi des formalités). On passe par la gendarmerie, le bureau des visas, la douane, la police, l’assurance, et contrôle finale avant de devenir “mauritanien” pour les 2 mois qui viennent.
La douane est matérialisée par une corde…, nous ne savons pas trop qui est officiel et qui ne l’est pas, les fixeurs essayant de se faire passer pour ce qu’ils ne sont pas …
18h30 On sort, route bitumée et tout d’un coup énorme cavité, la route a certainement subi une explosion et n’a pas été réparée..
Un peu sonnés et désorientés par tous ces événements, nous prenons la route vers Nouadhibou qui est à 45 kms, nous avons repéré un hôtel très basique mais avec une cour intérieure surveillée pour installer CoJo. Et un restaurant sympa en face !
Le temps est maussade, pluie, gris et très venteux mais chaud. Fini le chauffage et les manteaux.
Nous apprenons qu’au sud du Maroc il neige et pleut, finalement on est pas mal ici !
2 Comments
Ange
Je finis juste de vous lire. Ouf quel périple pour vos autorisations. Je vois que vous êtes bien entourés ( amis, habitants, nomades…). Pleins de bisous. A bientôt. Ange, Benoît et Abby
LIONEL
Aïe aïe vous avez dû un peu flipper. Bon tout est bien qui finit bien mais je suais rien qu’à vous lire. Be careful ! Big bisous